Un peu d’histoire…
En 1913, sous l’impulsion de l’abbé Louis Boeuf, curé de la paroisse, « Le Cercle Jeanne d’Arc » voit le jour. Une poignée d’hommes de bonne volonté proposent deux activités: la gymnastique et la musique. Pour la famille, pères et garçons remettent en état de vieux instruments gardés dans les greniers des familles. Ils créent alors une fanfare composée d’une vingtaine d’amateurs, jouant uniquement du clairon et du tambour, dont le répertoire était composé de quelques morceaux militaires, appris sans partition et reproduits de mémoire.
l’Abbé Louis BOEUF | la Jeanne d’Arc en 1913 |
Pendant la Première Guerre Mondiale, le cercle vit au ralenti. Plusieurs membres meurent au champ d’honneur, dont l’abbé Boeuf, à quelques jours de l’armistice. C’est en 1924, avec l’abbé Bréchard, que débute le théâtre avec, pour première pièce: « Eugène, chef de gare ». La fanfare fait sa première sortie en 1925, à Charbonnières-les-Vieilles. A cette époque, chacun s’investissait beaucoup et payait sa tenue, son instrument et ses déplacements. C’est François Moulin, à la société depuis sa fondation, qui assure la direction .En 1936, sous l’impulsion de l’abbé Provenchère, cent personnes se réunissent et donnent un nouvel élan à la fanfare de la Jeanne d’Arc. Ainsi, en 1937, la Jeanne d’arc dispute son premier concours à Pontgibaud. Viennent ensuite les concours de Cellessur-Durolle (1938) et Montluçon (1939), où François Moulin laisse la direction à Alfred Tournaire.
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, il n’y a plus de concours, mais toujours une activité au Cercle Jeanne d’arc et un petit journal, « Le Trait d’union », rédigé par Joseph Chanteranne, fait le lien entre tous les membres, qu’ils soient mobilisés ou au village. Après la guerre, le premier concours à Lempdes fut disputé en gymnastique et musique. A ce moment-là, les frères Bardey se chargent de l’apprentissage des morceaux, sous la baguette du chef de musique: Philippe Sol.
Le répertoire évolue
Dans les années 50, les jeunes font ressentir un besoin d’innovation dans le répertoire et le rythme. Cette transition difficile se fait progressivement. Pourtant respectueux de la fanfare de leurs aînés, qui est la seule activité à avoir survécu après la guerre, et suite à l’important exode rural, ils font évoluer le répertoire en douceur grâce aux notions de solfège de quelques-uns. Il y a maintenant des cors, des trompettes de cavalerie et quelques percussions. Dans cette décennie, la fanfare va participer à trois concours nationaux: Aix-les-bains (1950), l’Ile de Ré (1951), et Saint Etienne (1955).
Sous la présidence de Joseph Chanteranne, la Jeanne d’Arc organise le concours FSCF de gymnastique et musique le 25 Mars 1952, puis un cross régional le 21 Novembre 1954. Il y a chaque semaine des séances cinématographiques dans la salle paroissiale qui devient « Ciné le Foyer ». La Guerre d’Algérie enlève quelques sociétaires, mais rend aussi des musiciens complets, possédant technique et solfège. A l’aube des années 60, la fanfare accueille une trentaine d’hommes qui maîtrisent ce genre de musique et les instruments.
Le groupe, affilié à la Fédération Sportive et Culturelle de France (FSCF), participe à de nombreux concours qui favorisent son développement. Les plus jeunes sont de plus en plus nombreux à savoir déchiffrer partitions et mesures. On enseigne un nouveau répertoire, et c’est ainsi que les vieilles marches militaires laissent place à une palette musicale plus étendue. Les plus anciens arrêtent la musique et sont fiers de voir leurs enfants, puis petits-enfants, prendre la relève. A la fin des années 60, une avancée décisive se fait grâce à la création de l’Ecole de Musique pour les jeunes et aux répétitions par pupitres pour les adultes.
En quelques années, le groupe du président Marcel Cercy prend un aspect de batterie fanfare en complétant ses pupitres: clairons et trompettes basses, grosse caisse, cymbales… Le public découvre alors des morceaux où se mêlent clairons, trompettes, cors et basses; ce sont « Alouette », « Fifreline »….
la Jeanne d’Arc en 1938 | De droite à gauche: Joseph Chanteranne, Philippe Sol, Marcel Cercy et Jean Courtadon. |
Un tournant: les années 70
Au début des années 70, grâce au dynamisme de son nouveau chef Jean-Marie Sol, fondateur de l’Ecole de Musique, les musiciens sentent la nécessité de faire évoluer le programme, la présentation et l’effectif de la batterie fanfare. Les adultes acceptent de se former pour être plus performants dans le groupe, ou pour participer à l’enseignement. Les animations des fêtes patronales ou les manifestations commémoratives qu’ils produisent dans la région sont exécutées avec application. La réussite musicale devient la meilleure récompense de ces amateurs qui aiment la musique et leur société. La popularité de la société dépasse ainsi largement les limites de l’Auvergne. Arrive 1975, une année charnière pour la Jeanne d’Arc qui participe au Concours National FSCF de Firminy (42). La Jeanne d’Arc regroupe maintenant 45 exécutants et compte 40 jeunes dans les quatre classes de son école de musique. Le 20 Avril, 24 jeunes Chapdères participent au concours individuel de ligue FSCF au Puy en Velay (43). Sur 25 médailles attribuées, 15 le seront à des élèves de Jeannot Sol. Les classes de tambour se distinguent, notamment Thierry Maillet et Bruno Dondelinger qui obtiennent le Grand Prix Régional. n Juin, la Jeanne d’Arc renoue avec le concours national, à Firminy. Concourant en division de classement avec le programme de division supérieure: « Le Père Kusionist » et « Alégéra », elle obtient la première place de son groupe et les félicitations des organisateurs. elle se classe première, quelques jours plus tard, au concours de ligue de Courpière (63). L’avenir est prometteur avec l’arrivée de nombreux jeunes sur les rangs. Il est aussi porteur de difficultés financières pour assurer le fonctionnement de l’école de musique, l’achat d’instruments et des tenues. Pour permettre de continuer sur la voie actuelle, les musiciens ont supprimé le traditionnel casse-croûte des sorties et ont consenti un prêt, sans intérêt, afin d’acheter un nouvel instrument: un hélicon. Sans l’appui moral et financier de tous les membres, il aurait fallu envisager un avenir moins musical. Malgré tout, l’avenir s’annonce bien, grâce au travail de tous les musiciens, à la compétence reconnue en haut lieu de son jeune chef Jean-Marie Sol et au dévouement de son comité présidé par Jean-Paul Chanteranne. Les années suivantes verront encore de bons résultats et une progression nécessaire du niveau musical et de la tenue.
Exigence
Dans les années 80, la batterie fanfare devient exigeante sur la qualité de ses prestations. Sacrifiant une bonne partie de leur temps libre, les musiciens se retrouvent plusieurs soirs par semaine pour de nombreuses répétitions, permettant à la formation d’évoluer rapidement. Cette volonté de réussir s’associe au plaisir de jouer.
La société, après avoir changé son répertoire, structure sa formation et son effectif, avec l’accueil de jeunes filles sur les rangs, veut se défaire de l’image de « clique de village », trop souvent injustement donnée. C’est ainsi que le Cercle abandonne son appellation pour prendre la dénomination de « Batterie fanfare Jeanne d’Arc de Chapdes-Beaufort« . Elle quitte alors la FSCF pour s’affilier à la Confédération Française des Batteries Fanfares (CFBF), regroupement plus proche de son activité. Elle participe, en 1982, au premier concours national CFBF à Paris, où elle côtoie de plus près les grandes formations.
Elle fait un triomphe parmi les plus beaux groupes du genre, représentant des villes dix ou quarante fois plus importantes. Chacun comprend alors que le concours national devient une nécessité, avec un objectif: tenter le prix national.
Consécration
La bonne fréquentation de l’école de musique, l’assiduité des adultes compétents et volontaires aux répétitions donnent enfin à l’orchestre sa dimension actuelle de batterie fanfare. Le prix national, tant convoité, est enfin obtenu au concours national d’Annonay en 1987, consécration d’années d’efforts à raison de deux ou trois répétitions hebdomadaires pour arriver « au niveau ».
Puis viennent les Prix d’excellence aux Concours Nationaux du Havre en 88, de Clermont-Fd en 89, de Cluses en 90, de Dijon en 91, de Clermont-Fd en 92.
L’année 1993 fut marquée par un évènement bien spécial: l’association fêtait ses 80 ans d’existence et organisait à cette occasion une manifestation sans précédent dans son petit bourg des Combrailles, intitulée « Octavia ». En effet, celui-ci accueillait sur un week-end et ce sous un chapiteau de 2000 places, l’ensemble des acteurs de la Jeanne d’Arc, actifs et anciens, les écoles, les associations, la Batterie fanfare de la Musique de l’Air de Paris et le Concours régional CFBF Auvergne, soit près de dix formations venues de quatre départements. Cette programmation valut à notre « vieille dame » de souffler ses 80 bougies avec près de 6000 personnes.
Devant une telle réussite et un tel engouement, la « Jeanne » s’était ressourcée, avait rajeunie et se préparait à affronter la fin du millénaire et du siècle de manière sereine.
La Jeanne d’Arc obtient ensuite un Prix d’excellence aux Concours Nationaux de Bayonne en 94 et St Nazaire en 97 ainsi que de nombreux 1ers Prix pour l’ensemble de Cuivres Naturels et les 3 ensembles de Percussions. De plus, en 92, elle s’est rendue à la 3e Rencontre Nationale de Batteries Fanfares de Villers-Cotterêts ou étaient rassemblées les meilleures formations françaises, dont l’Éveil Romagnatois (63) qui finit premier de cette Rencontre. La Jeanne d’Arc a obtenu le cinquième prix, offrant ainsi une excellente image de ce genre de musique en Auvergne Aujourd’hui, elle est reconnue et appréciée au plan national. Elle a notamment assuré l’ouverture de la Grande Parade de Disneyland Paris en 95. A Chapdes-Beaufort, aucune manifestation ne se passe sans la présence de la Jeanne d’Arc et de ses musiciens : fête patronale, Ste Barbe, banquet des écoles, spectacle inter-associations mais aussi cérémonies officielles, commémorations au monument aux morts. De ce fait, les musiciens sont sûrs de l’attachement que la population a pour leur société et ne sont jamais déçus lorsque son soutien lui est demandé.
80 ans de la Jeanne d’Arc: OCTAVIA en 1993 | Ouverture de la Grande Parade de Disneyland Paris en 1995 |
Récemment
En 2003, la Jeanne d’Arc fête ses 90 ans d’existence: « Noctavia », évènement qui fut une superbe réussite puisque après avoir installé un chapiteau de 3000 places, Chapdes-Beaufort vécu, pendant un week-end 9, 10 et 11 Mai 2003), au rythme des percussions et au son des cuivres. En effet, les deux concerts de gala qui ont eu lieu furent une réussite tant sur le plan musical qu’humain, avec notamment la venue du Bagad de Quimperlé, du Choeur de l’Armée française, et de la Batterie Fanfare le la Musique de l’Air de Paris. Le premier CD de la Jeanne d’Arc vit également le jour quelques mois avant ce week-end, avec au programme des oeuvres écrites spécialement pour l’occasion. Le dimanche matin était organisé le Concours National CMF, avec la participation de cinq sociétés, suivi l’après midi par un festival qui rassemblait l’ensemble de ces sociétés. Plus de 9000 spectateurs se déplacèrent durant tout le week-end pour cet évènement Depuis la Jeanne d’Arc a participé chaque année au Concours National CMF: Étampes en 2004, Aurillac en 2005 et Commentry en 2006, et a, à chaque fois, obtenu un Grand Prix d’Honneur et est aujourd’hui classée dans la division Honneur Plus.
la Jeanne d’Arc en 2008 |
Les dates importantes
1913 – Création de la fanfare et inauguration de la statue Jeanne d’Arc à Chapdes-Beaufort : Création du » Cercle Jeanne d’Arc «
1925 – Première sortie à Charbonnières les Vieilles
1937 – Premier concours à Pontgibaud
1940 – Rédaction du petit journal » Le trait d’Union » pour les membres mobilisés ou au village
1947 – Concours à Lempdes
1952 – Organisateur du concours FSCF à Chapdes-Beaufort
1970 – Création de l’Ecole de Musique
1975 – Concours National FSCF à Firminy. Année charnière.
1982 – Premier concours national à Paris
1987 – Obtention du Prix National CFBF à Annonay
1992 – Cinquième Prix à la 3ème Rencontre Nationale de Batterie Fanfare de Villers-Cotterêts
1993 – » OCTAVIA » et ses 5000 spectateurs, le Concours Régional CFBF et la Musique de l’Air pour souffler ses 80 bougies
1995 – Ouverture de la grande parade de Disneysland Paris
1998 – Conte musical » La Maison Enchantée » de l’Ecole de Musique
2000 – Spectacle inter-associations et scolaires à l’initiative de la Jeanne d’Arc » LE CIRQUE «
depuis 2000 – Mise à disposition de locaux neufs par la commune pour la Batterie-Fanfare et l’Ecole de Musique
2001 – Classement en excellence à la CMF ……………Mais aussi participation à la mise en scène de Jean Paul GOUDE sur les Champs-Elysées à l’occasion des fêtes du Bicentenaire de la Révolution et à » Puy de Dôme, Mont fraternité » du Conseil Général.
2003 – Classement en honneur (CMF) 90ème anniversaire de la Jeanne d’Arc « NOCTAVIA » les 9, 10 et 11 Mai qui a rassemblé quelques 9000 spectateurs sur tout le week-end.
2004 – Grand Prix d’Honneur obtenu au Concours National CMF à Etampes (93)
2005 – Grand Prix d’Honneur obtenu au Concours National CMF à Aurillac (15)
2006 – Grand Prix d’Honneur avec félicitations au Chef obtenu au Concours National CMF à Commentry (03) et accession en division Honneur Plus
2007 – Grand Prix d’Honneur obtenu au Concours National CMF à Bourg Lastic (63)
2008 – 95 ans de la Jeanne d’Arc avec plusieurs manifestations d’envergure organisées tout au long de l’année sur la commune de Chapdes-Beaufort
2010: 3èmé Lauréat aux 1ères Olympiades des Batteries Fanfares organisées par la CAMPA à Mulhouse
2011: Grand Prix de la Ville de Graulhet lors de la Rencontre Nationale de Batteries Fanfares à Graulhet
2013: 100ème anniversaire de la Jeanne d’Arc « CENTAVIA » les 24, 25et 26 Mai qui a rassemblé quelques 10000 spectateurs sur tout le week-end.
Les hommes de la JEANNE D’ARC :
L’abbé Louis BŒUF : fondateur en 1913, mort au champ d’honneur durant la 2nde guerre mondiale à quelques jours de l’Armistice.
L’abbé PROVENCHERE qui donne un nouvel élan à la Jeanne d’Arc en 1936
Les présidents de la Jeanne d’Arc ont été successivement :
Jules Cluzel (1913), François Moulin (1924), Emmanuel Tixier (1932), Marien Chatard, (le seul président non musicien) (1949), Joseph Chanteranne (1951), Marcel Cercy (1960), Jean Paul Chanteranne (1972), Jean-Paul Chomilier (1987), Bernard Coulaudon (1990), Jean-Paul Chomilier et Bruno Chanteranne (1998), Jean-Paul Chomilier (1999), Julien Chanteranne (2000-2010) puis Pierre Chanteranne (2010- 2013), Denis Coulaudon(2013-2014), Gilles Chêne (depuis 2014)
Les chefs de musique ont été :
Pierre Peyrot (clairons) et Jean Dousset (tambours) (1914), François Moulin (1923), Joseph Chanteranne (1936), Alfred Tournaire (1942), Philippe Sol (1944), Jean Marie Sol (1975), Patrice Ledieu (1997), Alexandre Chanteranne depuis 2013.
Ont été tambours majors : Didier Martin (1982), Denis Coulaudon (1987), Cédric Carvalho et Denis Coulaudon (1998), Denis Coulaudon (depuis 1999).
Les responsables ou directeurs de l’Ecole de Musique :
Jean Marie Sol (premier directeur et fondateur de l’école, en 1969), Bernard Coulaudon (1982), Jean-Pierre Marcheix (1986), Patrick Jacquemet (1989), Claude Chefdeville (1990), Patrice Ledieu (1992), Jean-Marie Sol (1998) et Patrice Ledieu (depuis 1999).